Daniel Boudinet
Né à Paris, Daniel Boudinet commence à photographier à la fin des années 60. Sa première publication, Bagdad-sur-Seine (1973) dépeint les bouleversements architecturaux de Paris. Un ouvrage sur les jardins de Bomarzo et En Alsace le situent dans la tradition classique du paysage naturel. Parallèlement la revue Le Cinématographe lui commande régulièrement des portraits d'acteurs ou de metteurs en scène.
Ses relations avec les milieux de l'avant-garde artistique et architecturale l'amènent à confirmer une activité de photographe-illustrateur servie par une technique sans faille : Les villes d'eaux en France en 1984, le jardin de Ian Hamilton Finlay en 1987, les architectures de Carlo, Tobia et Afra Scarpa.
Il développe une démarche purement créative dans le cadre de commandes institutionnelles, ainsi que des recherches strictement personnelles : Paris-Londres-Rome entre 1974 et 1979, Fragments d'un labyrinthe en 1979, Paris crépuscule entre 1981 et le Panthéon en 1986.
Sa passion pour l'histoire le conduit dans des lieux de mémoire tels que Petra, Leningrad ou Versailles, dont il sait dégager les lignes, les matériaux et la poésie à travers de multiples modulations chromatiques.
En 1980, Roland Barthes publie La Chambre claire, reproduisant en frontispice un polaroïd de Daniel Boudinet, dont il partage l'amitié depuis quelques années. Cette image, énigmatique, aux tonalités bleues et vertes, introduit ainsi l'appareil théorique du philosophe qui tend à résoudre les apories inhérentes à la photographie.