Thérèse Le Prat
Bien qu'élevée dans une famille où il est de tradition de faire des études scientifiques, Thérèse Le Prat, née Thérèse Cahen, à Pantin, reçoit une éducation à dominante littéraire et musicale. Un appareil offert comme cadeau de divorce par son mari, l'éditeur Guillaume Le Prat, la conduit à la photographie. Son talent et sa maîtrise des langues lui permettent d'obtenir un contrat auprès de la Compagnie des Messageries Maritimes, pour laquelle elle effectue de nombreux reportages, en Asie, en Océanie et en Afrique. La guerre interrompt sa carrière. En deuxième noce elle épouse Philippe Stern, éminent spécialiste des civilisations d'Extrême-Orient.
Après la guerre, la photographe se consacre définitivement au portrait : artistes, écrivains et hommes de science, mais surtout personnalités du monde du théâtre ou de la danse, posent dans le huis clos de son studio. Certains lui servent de modèles pour une recherche sur le visage conformément à la vision intime du comédien, empreinte d'inquiétude et de gravité.
Thérèse Le Prat photographie les interprètes d'environ deux cent cinquante pièces écrites par les plus grands auteurs du répertoire classique ou moderne, en développant une démarche qui, dans les dernières années de sa vie, apparente son œuvre à une création plastique où les visages, par le jeu du maquillage et de l'éclairage, constituent un univers de signes mystérieux et indéfiniment combinables.
