Botticelli Sandro (1444/1445-1510)
L'inflexion de la renaissance florentine est apportée par une nouvelle génération d'artistes : Sandro Botticelli (1444-1510), Léonard de Vinci (1452-1519) et Michel-Ange (1475-1564).
Botticelli sera apprenti orfèvre puis élève de Fra Filippo Lippi, le protégé de Cosme de Médicis l'Ancien. Il conservera de son passage chez les orfèvres le goût du motif ciselé, du trait incisif. Maître en 1470, il développe un style personnel avec une attention à la ligne élégante, aux draperies flottantes mais inattentif au réalisme, éclairant ses figures d'une lumière arbitraire.
Introduit dans le milieu des Médicis, il peint pour le cousin de Laurent le Magnifique, Lorenzo di Pierfrancesco, sa première grande composition allégorique influencée par le milieu des humanistes néo-platoniciens (Politien, Marsile Ficin, Pic de la Mirandole) : Le Printemps (vers 1482). Toujours vers 1482, il donnera les dessins pour La Divine Comédie, puis en 1485, La Naissance de Vénus, pour le même commanditaire. L'ensemble de cet univers médicéen se retrouve dans l'Adoration des Mages peinte vers 1470-1475.
Son succès l'oblige à se consacrer à la peinture religieuse (dont les Madones). Appelé en 1481-1483 à Rome par Sixte IV, il peint ses premières fresques, contemporaines de celles de la Villa Lemmi.
Les troubles florentins de la fin du siècle, l'exil des Médicis en 1494 et les prédications de Savonarole bouleversent le peintre : l'inquiétude marque ses dernières oeuvres dont la linéarité s'accentue à partir de 1490 (La Calomnie, La Piéta, Nativité mystique).