L'étude de nu
Dès le XVIe siècle, l'enseignement artistique comprend les études d'anatomie. Les artistes de la Renaissance italienne réalisent des dessins d'après les modèles antiques et s'inspirent des théories de Vitruve pour façonner un corps idéal. Malgré la condamnation de l'Eglise certains artistes pratiquent même la dissection de corps humains. Les premiers exemples d'écorchés (dessins de figures humaines laissant voir les muscles) sont attribués à Léonard de Vinci. Alors que Michel-Ange voue une fascination au corps humain, exaltant la musculature et la perfection anatomique, Les artistes allemands de la même époque offrent une réalité plus sensuelle et parfois plus crue du corps humain. S'éloignant définitivement de l'idéal classique, les études de nus de Rembrandt traduisent une certaine vulgarité. Egalement en rupture avec la renaissance, les vénitiens et le flamand Rubens dessinent des nus voluptueux. Au XVIIIe siècle le type de nu se développe au point de devenir immatériel et même frivole avec des artistes comme Boucher.
Au XIXème siècle l'étude académique et du modèle vivant revêt un caractère particulier. Le néo-classicisme hérité des modèles antiques laisse la place à un réalisme accru au milieu du siècle. Les modèles posent pour les artistes et les études de nus d'après nature dans l'atelier vulgarisent le corps au point que les femmes à la toilette puis les prostituées deviennent des sujets incontournables.
L'étude de nu, au coeur de l'apprentissage du métier d'artiste permet d'appréhender la beauté, la complexité et à la réalité du corps humain.